Systèmes alimentaires : la FAO discute des financements innovants à Libreville
Ouverte ce mercredi 12 avril, la rencontre de la capitale gabonaise devrait amener les participants à explorer des options et solutions de financements durables qui tiennent compte du contexte et des réalités des pays d’Afrique centrale tout en leur permettant de relever les défis auxquels ceux-ci sont confrontés.
LIBREVILLE (Plusinfos)-Libreville accueille depuis ce jour, la 15e réunion de l’équipe multidisciplinaire du bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale, sous le thème «Financements innovants et verts : opportunités, défis et perspectives pour le développement des systèmes alimentaires inclusifs, résilients et durables en Afrique centrale».
«Si nous avons choisi ce thème, c’est parce que de nombreuses opportunités existent actuellement pour réduire l’écart entre les ressources nécessaires et les ressources réellement disponibles pour le développement des systèmes alimentaires inclusifs, résilients et durables», a déclaré Arslen Bounemra, le coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale.
Les financements innovants pour le développement désignent des sources ou des mécanismes destinés à lever des fonds additionnels à l’aide publique au développement (APD) traditionnelle, insuffisante pour atteindre les ODD que la communauté internationale s’est engagée à mettre en œuvre d’ici 2030.
Les financements innovants sont étroitement corrélés à l’idée de biens publics mondiaux et visent aussi à corriger les effets négatifs de la mondialisation impactant notamment les enjeux climatiques ou la santé mondiale.
La pandémie de la Covid-19 a mis en évidence la nécessité de disposer d’une palette d’outils diversifiée pour financer efficacement les systèmes et services de santé à court, moyen et long termes. L’impact de la crise sur les budgets d’aide publique au développement et les ressources intérieures des États remettent en lumière le potentiel des financements innovants pour le développement : ils offrent à la fois des capacités de réponse aux crises et des ressources additionnelles pour répondre aux énormes besoins de financement du développement soulevés par la crise.
Les pays d’Afrique centrale et leurs communautés économiques régionales (CER) sont unanimes à reconnaître l’impérieuse nécessité d’accélérer le processus de diversification et d’industrialisation de leurs économies. Seulement, les financements disponibles pour les petites et moyennes entreprises (PME), notamment les producteurs du secteur agricole sont peu appropriés à l’accompagnement des projets d’industrialisation. Au cours de cette réunion, il sera donc question de «convenir et explorer des options et solutions de financements durables qui tiennent compte du contexte et des réalités des pays d’Afrique centrale à relever des défis», a souligné le coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale.
Contexte gabonaisL’économie gabonaise est caractérisée par sa forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour sa sécurité alimentaire. Ces projets coûteux n’ont pas eu la rentabilité escomptée. De son côté, l’agriculture paysanne délaissée par les aides publiques n’a pas été en mesure de répondre aux besoins des marchés urbains qui se sont largement développés.
Le souhait du ministre gabonais de l’Agriculture, est que cette réunion «s’intègre dans le cadre stratégique de la FAO». Ouvrant les travaux, le choix du thème de la 15e réunion, pour r Charles Mve Ellah «n’est donc pas fortuit. Il répond à une vision, une préoccupation essentielle, car le temps presse».
Au-delà de “discuter et convenir des stratégies et options pour améliorer le travail de l’équipe FAO Afrique centrale”, 6 objectifs spécifiques avec à la clé des résultats sont attendus allant de la présentation, la discussion et l’assimilation des financements verts et innovants ainsi que les options qu’ils offrent pour appuyer les pays d’Afrique centrale à développer des systèmes alimentaires inclusifs, résiliants et durables aux discussions et conventions autour des solutions adaptées en matière de planification stratégique pour optimiser l’expertise technique disponible au bureau sous régional pour l’Afrique centrale et répondre plus efficacement aux besoins d’assistance technique des pays de la sous-région.