Financement des partis politiques et de l’institution: le CND interpelle l’État
Autorité morale consultative et permanente de dialogue et de concertation entre les acteurs politiques, le CND est chargé d’élaborer un code de bonne conduite à l’usage des acteurs de la vie politique nationale
LIBREVILLE (Plusinfos.com)-En session plénière ordinaire ce 19 Octobre en présence du gotha politico-administratif du pays, Me Séraphin Ndaot a affirmé, disposer d’un «budget réduit » depuis 5 ans ne pouvant pas « couvrir l’organisation d’une seule session ».
« A ce jour, je vous informe que le Conseil national de la démocratie n’a pas toujours perçu une seule tranche de son budget de fonctionnement et d’investissement de l’année 2022 », a-t-il déclaré.
De même, plusieurs voix des partis politiques, si ce n’est tous, ont appelé au retour de leur financement suspendu sans véritable explication de la part des autorités depuis plusieurs années.
Le président du CND a mis le doigt là où il fallait», soutient Victor Missanda, leader de l’Union démocratique et républicaine (Udere), qui ne manque pas de rappeler que «depuis 2014, aucune formation politique ne reçoit la subvention de l’État». Ce qui, selon ce membre de la majorité, ne permet pas aux partis de fonctionner de façon optimale.
Anna Claudine Mavioga, présidente du Bloc démocratique chrétien (BDC), elle aussi membre de la majorité, invite l’État à tenir ses engagements : «Nous demandons à l’État d’appliquer ses propres lois.»
Autorité morale consultative et permanente de dialogue et de concertation entre les acteurs politiques, le CND est chargé d’élaborer un code de bonne conduite à l’usage des acteurs de la vie politique nationale et veiller à son application ; d’assurer la médiation dans les conflits opposant les acteurs et les partis politiques entre eux et d’assurer la promotion du consensus autour des questions d’intérêt national et des principes démocratiques et républicains.
Par ailleurs, il a pour mission de contribuer au renforcement de l’unité nationale par l’enracinement de la culture, du pluralisme et de la tolérance politique ; de promouvoir les relations entre les partis politiques ; de contribuer au renforcement des capacités des partis politiques et est en charge du suivi des accords et recommandations des dialogues politiques.
Confronté à plusieurs problèmes qui minent son fonctionnement, la déclaration du président de cette institution est un appel à « agir » lancé au gouvernement gabonais.
S’il reconnait que « l’Etat gabonais fourni des efforts inlassable » pour apurer les dettes de l’institution, NDAOT précise que le règlement des dettes est lié en partie à la subvention des partis politiques et au projet de refonte structurelle et organisationnelle du CND.
Rappelant les problèmes de l’état défectueux du réseau routier, la flambée des prix des produits de première nécessité, les problèmes d’eau et d’électricité, le chômage des jeunes et de l’insécurité dont le phénomène gangrène particulièrement le milieu scolaire, Il a félicité les décisions et les réformes gouvernementales sur le plan économique, social et environnemental qui visent l’amélioration des conditions de vie des gabonais. Mais ils déplorent que celles-ci n’impactent pas suffisamment le quotidien des gabonais.
Il invite le gouvernement à cultiver « le dialogue social » permanent, à « recueillir les bénéfices des consultations transversales avec les forces vives de la nation et l’ensemble des institutions constitutionnelles et républicaines ».
«Le CND réaffirme, en effet, son engagement à s’impliquer davantage dans la résolution des problématiques qui relèvent de son champ d’action, pour la réussite de leur marche collective vers la démocratie universelle qu’il faut adopter à l’environnement socio-culturel gabonais», a-t-il poursuivi.
Il rappelle à tous, au terme de son allocution circonstancielle que la plus noble des missions du CND est d’œuvrer constamment à la préservation de la paix dans le pays avec la maitrise du débat politique et l’émission des propositions constructives.
« Il nous appartient entend qu’acteurs politiques de ce pays, de solliciter des dirigeants afin qu’ils prennent toutes les mesures, pour la sauvegarde de la paix et la promotion de la démocratie et des valeurs citoyennes. C’est notre devoir à tous! », A conclu le président du Conseil national de la démocratie (CND), M. Ndaot Rembogo.
Ouverte, ce jour, cette session plénière ordinaire du Conseil national de la démocratie (CND) qui s’achève, le 26 Octobre prochain, permettra huit jours durant, aux conseillers participants, d’examiner et d’adopter les recommandations issues des travaux et soumises à l’appréciation des plus hautes autorités du pays.