JIF 2023: la forêt gabonaise préserve des puits de carbone mondial
La Journée internationale des forêts se tient ce mardi 21 mars. Comme chaque année, elle est l'occasion de célébrer la forêt dans sa diversité et de mettre en lumière les enjeux auxquels elle est confrontée.
LIBREVILLE (Plusinfos)-Les forêts sont souvent appelées les poumons de la planète, car elles absorbent le dioxyde de carbone nocif et produisent de l’oxygène vital. Il n’est donc pas exagéré d’assimiler des “forêts saines à des personnes en bonne santé”, le thème de la Journée internationale des forêts de cette année.
Rare pays à capter plus de CO2 qu’il n’en émet, le Gabon fait partie des six pays qui couvre la forêt africaine du bassin du Congo est la plus grande forêt tropicale du monde. Environ 90 % du Gabon est recouvert d’une forêt dense, soit une superficie équivalente à celle du Royaume-Uni. Représentant 60 % du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l’un des piliers historiques de l’économie gabonaise et représente environ 17 000 emplois directs et indirects du secteur privé.
“Ainsi, l’intégration de toutes nos forets dans le processus d’aménagement constitue une garantie, pour assurer la pérennité de celles-ci et leur fonction primordiale au bien être et la survie des humains dont celle de stockage du carbone qui permet de lutter contre le réchauffement climatique, aussi tant d’autres fonctions et celle de la régulation de la santé”, a dit le ministre des eaux et forets, de la mer, de l’environnement, chargé du plan climat et d’affectation des terres, Lee White.
Couvrant 31% des terres de la planète et abritant 80% de toutes les espèces terrestres, les forêts sont cruciales pour la santé et le bien-être humains, mais leur perte à travers la planète menace les gens du monde entier.
Les puits de carbone combattent le changement climatique
Les écosystèmes forestiers maintiennent la planète en bonne santé en régulant le climat, les régimes de précipitations et les bassins versants et fournissent de manière cruciale l’oxygène qui est essentiel à l’existence humaine.
Des forêts saines aident à maîtriser le changement climatique en agissant comme des « puits de carbone », qui absorbent chaque année environ deux milliards de tonnes de dioxyde de carbone, le gaz qui contribue au changement climatique et à l’augmentation des températures dans le monde.
L’évolution rapide du climat menace l’existence même des personnes de différentes manières : par la mort et la maladie dues à des phénomènes météorologiques extrêmes, la perturbation des systèmes alimentaires et l’augmentation des maladies. En termes simples, sans forêts saines, les populations du monde entier, en particulier dans les pays les plus vulnérables du monde, auront du mal à mener une vie saine et peut-être même à survivre.
“Notre ambition à la FAO consiste à promouvoir la solidarité entre les parlementaires et les gouvernants de la sous région afin de créer une dynamique novatrice, pour impulser la gestion durable des forets du Bassin du Congo et l’optimisation de leur rôle dans la régulation du climat”, a poursuivi le coordonnateur du bureau sous régional et représentant de la FAO au Gabon, Arslen Bounemra.
Les pharmacies de la nature : des masques aux armoires à pharmacie
Des masques aux médicaments, les produits forestiers sont utilisés chaque jour dans le monde entier. Jusqu’à 80% des pays en développement et un quart des pays développés dépendent des médicaments à base de plantes.
Les forêts contiennent environ 50.000 espèces de plantes utilisées à des fins médicinales par les communautés locales et les sociétés pharmaceutiques multinationales. Pendant des millénaires, les habitants de la forêt ont traité une gamme de maux en utilisant des produits qu’ils ont récoltés. Dans le même temps, de nombreux médicaments pharmaceutiques courants sont enracinés dans les plantes forestières, y compris les médicaments anticancéreux issus de la pervenche de Madagascar et le médicament contre le paludisme, la quinine, issue des arbres de quinquina.
L’approche One Health, lancée dans le cadre de la réponse des Nations Unies à la pandémie de COVID-19, reconnaît que la santé des êtres humains, des animaux, des plantes et de l’environnement au sens large, y compris les forêts, sont étroitement liés et interdépendants.
Dîner pour 1 milliard de personnes
Près d’un milliard de personnes dans le monde dépendent de la récolte d’aliments sauvages tels que des herbes, des fruits, des noix, de la viande et des insectes pour une alimentation nutritive. Dans certaines régions tropicales reculées, la consommation d’animaux sauvages couvrirait entre 60 et 80% des besoins quotidiens en protéines.
Une étude menée auprès de 43.000 ménages dans 27 pays d’Afrique a révélé que la diversité alimentaire des enfants exposés aux forêts était d’au moins 25% supérieure à celle de ceux qui ne l’étaient pas.
Dans 22 pays d’Asie et d’Afrique, y compris des pays industrialisés et des pays en développement, les chercheurs ont constaté que les communautés autochtones utilisent en moyenne 120 aliments sauvages dans chaque communauté, et en Inde, environ 50 millions de ménages complètent leur alimentation avec des fruits récoltés dans les forêts sauvages et la brousse environnante.
La Journée mondiale des forets qui s’achève, le 24 mars prochain, au Gabon, permettra, dans deux jours, au ministère de la tutelle, d’organiser une journée Portes ouvertes à l’Institut de pharmacopée et de médecine traditionnelle (Iphametra).