LIBREVILLE(Plusinfos.com)- Représentant à Oslo le Président Nicaise Moulombi du réseau des organisations de la société civile pour l’économie Verte en Afrique Centrale(Roscevac), Marie Claire Aboghe s’est interrogé sur la vente du Carbone au bas prix dans le continent africain, quant il est à 100 $ à la tonne à l’occident.
« Devrait-on vendre le meilleur carbone au monde à 10 $ quand le moins bon l’est à 100 $ à la tonne? », s’est-elle interrogée.
Le prix du carbone est un outil économique destiné à intégrer dans les prix de marché les coûts cachés des dommages causés par les émissions de gaz à effet de serre, afin d’orienter les décisions des agents économiques vers des solutions à bas contenu en carbone.
Cette année, le Gabon espère vendre ses 90 millions de crédits carbone pour la modique somme de près de « 2 milliards de dollars ». Soit la coquette somme de 1200 milliards de francs. Cela représente soit quelque 20 dollars par crédit carbone. « Mais à 10 $, pour une qualité obtenue au prix du SANG VERSÉ des Gabonais tombés sous les coups des éléphants, nous disons jamais », affirme-t-elle.
La tonne de CO2 s’y échange à environ 6 euros au- jourd’hui. « Le prix qu’on en attend, au moins 200$ la tonne », indique-t-elle. Avant de conclure, «simplement parce que le moins bon est vendu à 100$ la tonne ».
« Le Gabon n’a pas pendant 50 ans, consentit tous ces sacrifices (parcs nationaux, éléphants dont les dégâts en perte de vies humaines sont irréparables, gestion durable des forêts, conservation de la biodiversité) pour occuper la première place et se voir attribuer les plus bas prix », rappelle Nicaise Moulombi, le Président du Roscevac.
Le marché du carbone a pour but de limiter les émissions de gaz à effet de serre via des quotas d’émissions, qui peuvent être échangés. Chaque participant soumis au marché, doit, à la fin d’une année, restituer autant de quotas que de CO2 émis dans l’atmosphère.
La tarification du carbone présente un certain nombre d’avantages, notamment la capacité d’offrir des gains positifs à une économie grâce à la génération de revenus qui peuvent être utilisés pour poursuivre des objectifs économiques et de développement. Mettre un prix sur le carbone Africain permettra de transférer le fardeau des dommages à ceux qui en sont responsables et peuvent les réduire. En veillant à ce que les coûts du carbone – coûts que le public porte d’une autre manière, comme les dégâts causés aux cultures et les coûts des soins de santé résultant des vagues de chaleur et des sécheresses ou aux biens suite aux inondations et à l’élévation du niveau de la mer – ne soient plus externes et non comptabilisés par les émetteurs, l’objectif est de faire baisser les émissions et de favoriser les investissements dans les énergies propres et les pratiques à faible teneur en carbone»
Pour y arriver, le Réseau des organisations de la société civile pour l’économie Verte en Afrique Centrale(Roscevac), demande d’«ouvrir les négociations » et propose déjà à « 200$ la tonne du carbone Gabonais et Africain ».